Tourisme gourmand : Hà Tiên (Vietnam)

En route vers l’île vietnamienne de Phú Quốc pour quelques jours de vacances, nous nous sommes retrouvés coincés dans les embouteillages monstrueux générés par l’afflux des voyageurs partis vers Sihanoukville et la côte pour y passer les congés de la fête de Pchum Ben (la fête des morts au Cambodge). Résultat : nous avons raté le bateau qui devait nous amener sur l’île, et avons été contraints de passer la nuit du 10 octobre dans la petite ville frontalière de Hà Tiên (province du Kiên Giang), pour attendre le bateau du lendemain matin.
Après avoir posé nos valises, nous nous sommes mis à la recherche d’un endroit où apaiser notre fringale (nous n’avions pas déjeuné). Parcourant les rues proprettes et chauffées par le soleil de l’après-midi, nous avons remarqué un petit établissement devant lequel patientaient de nombreux clients. Devant l’établissement, un petit stand vitré portant l’un des rares mots que je connaisse en vietnamien : bánh mì, qui signifie littéralement « gâteau de blé », et qui désigne le plus souvent les « sandwiches vietnamiens ».
De l’époque de la colonie française d’Indochine, les Vietnamiens ont retenu plusieurs choses, dont le goût de la baguette de pain. On peut ainsi voir dans toutes les villes vietnamiennes de nombreux étals de rue proposant à toute heure du jour des sandwiches préparés avec des demi-baguettes, et garnis d’ingrédients divers : pâté de foie, légumes, mayonnaise, légumes frais et au vinaigre, charcuterie locale, voir simplement œufs sur le plat ou omelette.
L’établissement évoqué ci-dessus, appelé Hong Ngoc, a pour particularité d’être à l’origine une boulangerie, vendant pain et viennoiseries. L’étal vendant des bánh mì n’est qu’une annexe de la boulangerie. Nous avons passé notre commande, et avons patienté quelques minutes, juste le temps que le pain frais sorte du four. La version « de luxe » du sandwich nous a coûté la somme astronomique de 7000 dongs (moins de 0,30 euro !) ; la version standard ne coûte elle que 6000 dongs (moins de 0,25 euros). Après une promenade dans les rues de la ville, nous sommes par hasard ( ☺) repassés devant Hong Ngoc, et n’avons pas hésité à remettre le couvert… (Pour en savoir un peu plus sur le bánh mì, je vous invite à lire ici l’article en français que lui consacre Wikipedia.)
Le soir, à l’heure du dîner, nous nous sommes mis à la recherche d’un restaurant, et avons découvert que, non loin de notre hôtel, se dressait un marché de nuit. En Asie orientale, les marchés de nuit sont des endroits où l’on flâne, où l’on fouine parmi les étals à la recherche d’un peu tout (vêtements, jouets, fruits, bibelots), mais aussi, et surtout, des endroits où l’on déguste la cuisine de rue la plus authentique.
La ville de Hà Tiên étant située au bord de la mer, les produits aquatiques sont omniprésents aussi bien dans les boutiques de produits séchés que chez les vendeurs de nourriture. Après avoir parcouru les quelques allées qui composent le marché, notre choix s’est porté sur un établissement devant lequel s’étalaient une multitudes de coquillages, poissons et autres délices maritimes. Voici un coin de l’étal en question :
hatien_01_etalDevant cette multitude de coquillages, nous avons dû réfréner nos envies, pour ne sélectionner, conseillés par la patronne, que quelques échantillons de l’offre gourmande. Notre choix s’est notamment porté sur un coquillage que j’avais déjà vu sur le Marché central de Phnom Penh : le « volute indien » (Melo melo). Ce gastéropode marin est connu par les collectionneurs de coquillages qui apprécient sa belle coquille orangée, de belle taille. En Asie, ce gros escargot marin est aussi apprécié pour sa chair ferme. Voici notre animal (qui arborait une belle coquille longue d’une trentaine de centimètres) :
hatien_02_meloNous avons également sélectionné une belle portion de buccins, gastéropodes également. Voici nos buccins sur l’étal :
hatien_03_buccinsNous n’hésitâmes pas non plus à nous faire servir une cassolette de bivalves, apparentés à la palourde, parfaitement assaisonnés, que voici :
hatien_04_palourdesEnfin, l’œil déjà aguerri de notre garnement de huit ans a repéré de petites raies et, le bambin se souvenant sans doute avec émotion d’une raie aux câpres dégustée à Phnom Penh chez « tonton Manu » (La Marmite), a insisté pour que nous commandions aussi l’un de ces animaux, qui nous fut servi grillé (pas le meilleur mode de préparation, à mon humble avis), avec la sauce citronnée idoine. Voici les raies qui avaient tapé dans l’œil au marmot :
hatien_05_raieLe tout fut arrosé de bière locale (Saïgon Export) et avalé en beaucoup moins de temps qu’il ne m’en a fallu pour rédiger ce petit billet. Coût total de l’escapade gourmande au marché de nuit de Hà Tiên : un peu plus de 200.000 dongs (8 de nos euros !).
Maintenant que le visa pour un séjour de moins de 15 jours au Vietnam est gratuit pour les détenteurs d’un passeport français, il est à ne pas douter que je ne manquerai pas l’occasion de faire un petit crochet sur Hà Tiên lors d’un prochain séjour à Kep ou à Kampot ☺

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4 commentaires pour Tourisme gourmand : Hà Tiên (Vietnam)

  1. jerome braure dit :

    Lorsque vous achetez ces coquillages, est-ce que c’est le vendeur qui les cuisine ou vous allez voir une autre échope. Comment ont-ils été préparer (assaisonner). Merci, Jérôme

    • pascalkh dit :

      C’est le vendeur qui les cuisine. Il (en l’occurence, c’était « elle ») a une cuisine rudimentaire derrière l’étal. J’en d’ailleurs profité un peu pour espionner et voir comment elle préparait notamment le volute indien 🙂

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