Restos : Makphet, Vientiane, Laos

Le restaurant Makphet est à Vientiane ce que le Romdeng est à Phnom Penh : c’est le restaurant d’application pour les formations hôtelières (cuisine et service de restaurant) de l’ONG Friends International (voir ici leur site web), qui s’occupe spécifiquement de former les enfants des rues. (Notez au passage que Friends International a publié un superbe album présentant succinctement la cuisine laotienne et en donnant quelques recettes, intitulé From Honeybees to Pepperwood)
Autre point commun : la gastronomie pratiquée ici est une version modernisée de la gastronomie traditionnelle locale (la laotienne pour le Makphet, la cambodgienne pour le Romdeng).
La cuisine du Makhpet se veut donc une réinterprétation, ou une « réinvention », de la cuisine traditionnelle laotienne, sans en trahir l’esprit, mais en l’adaptant un peu aux habitudes modernes, et, disons-le franchement, à la clientèle de touriste occidentaux qui constitue l’essentiel de l’achalandage de l’établissement.
Mais que l’on ne s’y trompe : la modernisation porte essentiellement sur le service, qui est normalement de bon niveau selon les critères occidentaux (il faut cependant avouer que le Makphet ne tirerait que des avantages d’un examen du service tel qu’il est pratiqué dans le restaurant cousin de Phnom Penh), sur l’hygiène (irréprochable), sur l’ambiance (avec salle non-fumeur, assiettes et couverts parfaits, serviettes en tissu) et sur la présentation alléchante des plats.
La cuisine, quant à elle, reste totalement laotienne. Les plats proposés font partie pour la plupart de l’héritage gastronomique du pays des dix-mille éléphants (salade de papaye, sauté de bœuf, salade de buffle, sauté de tofu, soupe aux nouilles et aux raviolis…). L’utilisation généreuse du piment par les cuisiniers laotiens est ici préservée, au point qu’il vous faudra chercher avec attention sur la carte un mets n’en abusant pas (la présence des piments rouges sur la carte de visite de Makphet se justifie pleinement). Et bien entendu, vous pourrez accompagner vos plats du riz glutineux (blanc) si cher à la population locale.
Les prix restent dans les limites de l’acceptable, même si ce n’est pas ici que vous ferez des économies sur la nourriture.
C’est sans hésiter que je remettrai le Makphet dans la liste des restaurants à revisiter lors d’un prochain séjour dans la capitale laotienne.