Poème gourmand de Chine

Les plus grands poètes chinois n’ont pas dédaigné de consacrer leur pinceau aux ingrédients et mets les plus divers. C’est le cas d’un huitain intitulé « Poème envoyé à Zuo après son retour à la montagne », le deuxième d’un triptyque éponyme (《佐还山后寄三首之二》), composé par l’un des plus grands poètes de l’histoire de la littérature chinoise : Du Fu (杜甫 dù fǔ, 712-770). Je reproduis ci-dessous la traduction interprétée de ce poème proposée par le grand intellectuel français d’origine chinoise, membre de l’Académie Française, François Cheng :

Sous la rosée blanche, les millets sont mûrs
L’ancienne promesse fut de les partager
D’ores et déjà fauchés et moulus fin
Pourquoi tarde-t-on à me les envoyer ?

Si leur goût ne vaut pas les chrysanthèmes d’or
Leur parfum s’accorde avec le bouillon de mauves
Nourriture qu’aimait jadis le vieil homme
Tiens, à y penser, l’eau me monte à la bouche !

Cette traduction se trouve à la page 221 de l’indispensable essai que François Cheng a consacré à la poésie de l’époque des Tang, L’écriture poétique chinoise, publié par les éditions du Seuil en 1977, réédité en 1996.

Ci-dessous, un plat de millet commun. La photo vient d’un site web consacré à la cuisine du Shaanxi (voir ici).

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