Fruits : « Raisin birman »

J’ai eu le grand plaisir de découvrir sur ma table, il y a quelques jous, un fruit qui m’était jusqu’alors inconnu. Son nom khmer « phniev » (ផ្ញៀវ) m’a permis de retrouver son nom binomial : Baccaurea ramiflora. Je n’ai trouvé aucun nom vernaculaire en français pour désigner cette espèce, que l’on appelle en anglais « Burmese grape » (raisin birman). Le fruit est également présent en Chine du Sud, où il est appelé « fruit à lait d’arbre » (木奶果 [mùnǎiguǒ]).

Fruits sur l’arbre – Photo par Phuong Tran – CC BY 2.0

En Chine, on trouve l’espèce sur des pentes à une altitude de 100 à 1300 mètres, dans les provinces du Guangdong, de Hainan, du Guangxi et du Yunnan. On la trouve également en Inde, au Myanmar, en Thaïlande, au Vietnam, au Laos, au Cambodge ou en Malaisie.
La Flore de Chine explique que le fruit de l’espèce, au goût sucré-acide (à mon humble avis, tirant plus sur l’acide) peut être dégusté à maturité. Son bois est utilisé en menuiserie et en ébénisterie. Son joli port en fait aussi un bel arbre d’avenue.
D’après le site Biotik, son écorce, se racines et son bois servent à confectionner une teinture rouge-brun, mais Marie-Alexandrine Martin, dans son Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge, ne cite pas cette espèce dans sa liste des plantes tinctoriales du pays. Dans son Dictionnaire des plantes utilisées au Cambodge, Pauline Dy Phon évoque aussi l’usage tinctorial de l’écorce, et ajoute que le bois est utilisé dans la confection d’un remède contre les maladies des yeux.
Le fruit se présente en grappes accrochées sur le tronc ou sur les branches. Il est de forme ovale ou ellipsoïde. Il s’agit d’une baie mesurant de 2,5 à 3,5 cm. Chaque fruit contient deux à quatre graines enveloppées d’une chair qui peut être translucide, jaune à rose. C’est cette chaire, à la saveur plutôt acide, qui est consommée.

(Photo par Pascal Médeville)

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2 commentaires pour Fruits : « Raisin birman »

  1. Michel Antelme dit :

    Bonjour Pascal,
    Merci pour ces articles toujours aussi passionnants.
    Marie Martin cite le ផ្ញៀវ à la page 154 de son livre Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge : « Baccaurea sapida Muell.-Arg. NC : Daəm phɲiəv
    Arbre de forêt dense dont le fruit est habituellement consommé par les Cambodgiens et les Pear de la région de Peam Prus.
    Distr. : Asie tropicale. »
    Dans son Les Khmers Daeum, « Khmers de l’Origine ». Société montagnarde et exploitation de la forêt. De l’écologie à l’histoire, elle cite une autre espèce, Baccaurea oxycarpa, dans la famille des euphorbiacées : phnhiev phnum (ផ្ញៀវ​ភ្នំ). A la page 66 de son livre, elle donne un autre nom à Baccaura oxycarpa : meliec (ម្លៀច ? មេលៀច ? Dans ce 2e livre, la transcription phonétique est moins précise), mais il y a peut-être eu une erreur sur le nom latin dans ce cas, car elle écrit  « Le roi ayant goûté les fruits de meliec les trouva sucrés » – et je n’arrive pas à retrouver le terme meliec ailleurs qu’à cette page –, alors qu’elle dit ailleurs que phnhiev phnum a des fruits acidulés (p. 52), et elle précise dans son tableau XXVIII, p. 252, phnhiev phnum, Baccaurea oxycarpa, partie consommée : fruits, préparation : bouillis comme condiment, remarques : saveur acide.

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