En vadrouille dans la célèbre « rue devant le temple taoïste » (观前街 [guànqiánjiē]), la célèbre rue commerçante piétonnière de Suzhou, j’étais à la recherche de nourritures spirituelles et terrestres. Pour les premières, je me suis rendu dans la « Libraire Chine Nouvelle » (新华书店 [xīnhuá shūdiàn]), pour me rendre compte que, finalement, j’avais bien raison de commander mes livres chinois en ligne, car cette vénérable librairie a changé de « formule », et les rayons qui proposaient presque tout ce qui était disponible en matière de littérature chinoise classique, ont été remplacés par les « corners » estampillés Macintosh, Samsung et autres joyeusetés électroniques… Déception…
Heureusement, pour ce qui est des nourritures terrestres, ladite rue reste égale à elle-même, et fourmille de boutiques proposant les spécialités gastronomiques, locales ou non, les plus diverses.
C’est justement dans l’une de ces boutiques que j’ai fait l’acquisition d’une paire de petits gâteaux ronds, fourrés à la « viande de porc séchée et effilochée ». C’est l’expression qui, à mon humble avis, rend le mieux l’essence de que les Chinois appellent le 肉松 [ròusōng], littéralement « viande distendue », qui désigne de la viande de porc séchée après avoir été aromatisée, puis réduite en fins filaments (la traduction anglaise standard est « meat floss », « fil de viande »). (Cet ingrédient est dans la liste des ingrédients que je prévois de présenter sur Sinogastronomie ; en attendant, vous pouvez consulter ici la paginette que Wikipedia y consacre). Ces petits gâteaux, appelés simplement « gâteaux à la viande de porc séchée et effilochée » (肉松饼 [ròusōngbǐng]) sont produits par une entreprise de la ville de Jinjiang, dans la province littorale du Fujian, appelée Youchen (友臣 [yǒuchén]), et constituent la principale spécialité de cette société.
Ces gâteaux se présentent sous une forme qui rappelle un peu celle de nos « biscuits bretons », en un peu plus joufflu. Ils sont enrobés d’une pâte feuilletée qui a tendance à s’effriter, et contiennent une farce résolument sucrée, dont les fils carnés constituent l’ingrédient principal. La composition indiquée sur l’étiquette nous apprend que ces petits gâteaux ont été fabriqués à partir de farine de blé, viande de porc, haricots azuki, eau, fécule, sucre blanc, huile végétale et sel.
La texture est assez dense, la saveur de la viande est perceptible malgré l’abondance de sucre. L’ensemble est peut-être un peu trop sec, mais c’est un défaut commun à de nombreuses pâtisseries chinoises.
Ci-dessous, une vue en coupe de l’un de ces gâteaux :
(Je suis rentré de mon escapade avec un sachet contenant d’autres friandises dont nous parlerons dans les prochains épisodes de cette série.)
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Le 肉松 est également très populaire à Taiwan, mais un peu trop sucré à mon goût. Quant à la définition française proposé, je n’aurais pas mieux dis!
On l’utilise aussi fréquemment en Chine continentale, notamment avec la bouillie de riz 粥, ou encore avec le tofu frais. Ce n’est pas non plus mon aliment préféré 🙂