Pour le plaisir : Nouilles de pâte de riz cuite sautées au bœuf (លតឆាសាច់គោ)

Le petit plat populaire présenté ici utilise un ingrédient assez particulier, dont je traduis approximativement le nom khmer (លត, prononcer « laute ») par « nouilles de pâte de riz cuite ». Le dictionnaire khmer-français du bon père jésuite Rondineau, des Missions Étrangères de Paris, donne la définition suivante : « Sorte de nouilles faite avec de la pâte cuite qu’on met dans un petit sac avec un fond métallique troué. On force la pâte à sortir par les trous et les globules de pâte tombent dans l’eau froide. Ces globules peuvent être mangés avec accompagnement de lait de coco et de sucre. » (voir ici) Il doit s’agit d’une variété un différente de celle que je connais (et je suis sûr de ne pas me tromper, car j’ai vérifié à plusieurs reprises que les « laute » dont je veux parler ici sont bien ces nouilles blanches, d’une longueur de quatre à cinq centimètres et d’un diamètre de 2 à 3 millimètres environ, effilées aux deux extrémités), et non les « globules » dont parle le père Rondineau.
J’ai déjà consommé de ces nouilles façon « bâbâ ». Les lecteurs attentifs de Sinogastronomie savent bien que le mot khmer « bâbâ » (បបរ) sert surtout à désigner la « bouillie de riz », mais cette traduction est un peu inexacte, puisque lorsque je demande du « bâbâ » à notre cuisinière, elle me demande toujours de préciser si je veux la version « riz » (អង្ករ) ou la version « nouilles » (លត). (J’aurai probablement l’occasion de parler de ce « bâbâ »-là…)
Mais dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, les nouilles sont présentées en version sautée, avec des lamelles de bœuf macérées, de l’oignon, du chou chinois (Chinese kale) émincé, des pousses de soja et diverses épices. La dame qui en propose sur son chariot ambulant qu’elle installe à quelques mètres à peine de la porte de chez nous, donne l’option d’y adjoindre un œuf de canne cuit au départ façon « au plat » (sur une plaque chauffante), avant d’être allègrement « brouillé » avec le mélange nouilles et bœuf. (Voir la photo ci-contre.)
Je ne suis pas certain à 100% qu’il s’agisse là d’un plat typiquement cambodgien (j’aurais volontiers tendance à attribuer à ce type de nouilles une paternité thaïe ou vietnamienne), mais ce dont je suis sûr, c’est qu’il s’agit d’un plat populaire, proposé par des vendeurs ambulants en guise de goûter, ou, comme dans le cas du plat illustré ci-dessous, dans des restaurants, plutôt en guise de petit-déjeuner.
Une ligne de plus à ajouter à votre liste des plats khmers à goûter lors de votre prochaine visite au Cambodge…
(La photo ci-dessous a été prise à Phnom Penh, dans un petit restaurant de la rue 63, deux carrefours au sud de l’avenue Sihanouk, au moment du petit-déjeuner pris en famille le samedi 22 septembre 2012.)

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