Pour le plaisir (78) : Ragoût de pois chiches aux tripes et à la saucisse fumée

Je ne connais de la cuisine portugaise que l’interprétation qui en est faite à Macao, cette ancienne colonie lusitanienne rétrocédée à la Chine en 1999. Mais à chaque fois que je m’y rends, j’essaie de partager équitablement mon temps entre cuisines chinoise et portugaise, cette dernière me semblant extrêmement bien représentée dans cette enclave latine au pays de Hu Jintao.
Les plats à base de morue ou de viandes grillées charment bien entendu mon palais plus que de raison, mais il m’arrive aussi parfois, au gré de mes tentatives, de tomber sur un chef-d’œuvre de la gastronomie humaine. Et ce fut le cas dernièrement, lors d’un séjour malheureusement trop court, consacré exclusivement aux plaisirs de la bouche.
C’est à un petit restaurant, connu seulement des gourmands locaux, Chinois et Portugais, et de quelques touristes aventureux (A Vencedora, dont je parlerai bientôt) que je dois la découverte de cette merveille de l’art culinaire sud-européen : un ragoût de pois chiches aux tripes et à la saucisse fumée. À peine nous étions-nous approchés de la table, que mon regard avide tomba sur une copieuse assiettée que je mépris d’abord pour un plat de feijoada (ragoût portugais bien connu à base de haricots), et c’est dans cette idée que, faute du vocabulaire idoine, je désignai à l’aubergiste venu prendre notre commande l’assiette nonchalamment posée sur une table proche.
C’est avec un peu de surprise que je me rendis compte, une fois notre commande arrivée à notre table, que les petits objets vaguement sphériques et blancs que j’avais, trompé par ma mauvaise vue, pris pour des haricots blancs étaient en réalité des pois chiches. Qu’à cela ne tienne : en matière de gastronomie, je suis éclectique et ouvert.
En plus des légumineuses, l’assiette était joliment garnie de quelques tranches (pas assez nombreuses à mon goût) de saucisse portugaise fumée, et de morceaux de tripes (qui auraient aussi pu être plus nombreux). Le tout était cuit à merveille, et parfaitement assaisonné.
Un souvenir culinaire ému de plus que je ramène de mes aventures…
La diversité des préparations que les cuisiniers des diverses écoles sont en mesure de réaliser avec des ingrédients somme toute en nombre limité ne cesse jamais de me ravir.
Le plat dont vous voyez la photo ci-dessous a été dévoré en grande partie par votre serviteur le vingt-huitième jour du quatrième mois de l’an de grâce deux mille douze !

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