Lors du court séjour que je fis à Puli, dans le centre de l’île de Taiwan, au début du mois de septembre 2017, je remarquai près de l’hôtel où je logeais une installation qui me semblait des plus étranges : des tuyaux en plastique, du genre de ceux que l’on utilise pour les canalisations d’eau, percés d’orifices garnis de petits pots flottant sur l’eau, dans lesquels poussaient divers végétaux, comme ceci :
En m’approchant d’un peu plus près, je remarquai que ces tuyaux étaient reliés par d’autres à un petit bassin dans lequel nageaient quelques poissons. Le bruit étouffé, presque imperceptible, d’un moteur électrique venait compléter l’installation. Je notai soigneusement les coordonnées de l’entreprise qui avait installé ce système, en me promettant de la contacter plus tard pour avoir plus d’informations. Contactée il y a quelques jours, l’entreprise me donna le lien permettant d’accéder à un article de Wikipedia consacré à un système appelé en chinois 鱼菜共生 [yúcài gòngshēng] (voir ici), littéralement « vie commune des poissons et des légumes ». Ce que j’avais vu était donc un système « aquaponique ».
Le mot français « aquaponie » est un néologisme directement traduit de l’anglais « aquaponics », constitué à partir des mots « aquaculture » et « hydroponie » (l’hydroponie est la culture de plantes réalisée sans le support d’un sol, uniquement avec de l’eau enrichie de différents nutriments).
Si le mot est nouveau, le concept ne l’est pas : l’aquaponie a été pratiquée par les Égyptiens, les Aztèques, ainsi que dans la Chine ancienne. Dans la Chine moderne, l’association de l’aquaculture et de l’agriculture est également bien connue, avec des systèmes dans lesquels les bassins d’élevage de poissons sont alimentés, au moins en partie, par les résidus agricoles, tandis que les champs sont arrosés avec l’eau des bassins d’aquaculture.
Le principe de l’aquaponie est de constituer un système dans lequel sont liés un bassin d’aquaculture (ou un aquarium) et une installation d’hydroponie. L’eau du bassin, enrichie par les déjections des poissons, est pompée dans le système d’hydroponie. Ces déjections, décomposées par des bactéries, apportent aux plantes les nutriments dont elles ont besoin pour leur croissance. Les plantes, à leur tour, purifient l’eau, et cette eau purifiée est renvoyée dans le bassin d’aquaculture. On est donc là en présence d’un cycle vertueux, économe en ressources, qui n’a pas besoin d’apports en engrais, qui de plus évite le rejet des eaux souillées dans les cours d’eau, et qui contribue ainsi à lutter contre la pollution des eaux.
Dans un système d’aquaponie, il est possible d’élever différentes espèces de poissons (voire des écrevisses ou des crevettes d’eau douce). Les végétaux cultivés sont le plus souvent des plantes potagères (chou chinois, laitues, épinards, ciboule de Chine). Ce système a cependant ses limites, car il n’est pas possible de cultiver dans un système aquaponique des plantes plus exigeantes en termes de nutrition, comme les tomates, les concombres ou le piment.
L’aquaponie est l’un des éléments qui sont intégrés dans l’agriculture citadine.
Pour en savoir un peu plus, je vous invite à lire ici l’article succinct, en français, que Wikipedia consacre à l’aquaponie.
Ci-dessous, divers végétaux cultivés dans le système d’aquaponie observé à Puli :
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bonjour,
je suis votre blog depuis un certain temps, j’apprécie. J’ai une petite question d’ordre technique à vous poser. Quel est le thème de votre blog et celui pour la version consultable sur smartphone ?
Merci.
Bonjour,
Le thème utilisé est « Twenty Ten ». Je suppose que c’est le même thème qui est utilisé pour la version smartphone (je n’ai en effet pas défini d’autre thème)
merci.