Ingrédients : Hypsibarbus lagleri

Dans le dernier épisode de cette série, j’ai parlé du gourami peau de serpent (ត្រីកន្ទោរ, Trichogaster pectoralis). C’est à un autre poisson d’eau douce cambodgien dont j’ai fait récemment la connaissance que je consacre le présent billet, le « trey chhpin » (ត្រីឆ្ពិន), connu des ichtyologues sous le nom barbare d’Hypsibarbus lagleri, littéralement « barbe haute de Lagler » .
Je n’ai trouvé pour cette espèce de poisson aucun nom commun, que ce soit en français, en anglais ou en espagnol. J’ai trouvé le nom chinois 拉氏高须鱼 [lāshì gāoxūyú], qui signifie « poisson à barbe haute de Lagler », mais c’est manifestement la traduction littérale du nom binomial.
Cette espèce est endémique dans le bassin du moyen Mékong. On la trouve au Laos, en Thaïlande et au Cambodge. Adulte, ce poisson peut mesurer une quarantaine de centimètres de long.
Pendant la saison sèche, on le trouve dans les cours d’eau importants. Il migre vers les cours d’eau secondaires au moment de la saison des pluies. Il se nourrit de zooplancton, de vers et d’algues. Il fait l’objet d’un élevage, mais il est surtout capturé dans les cours d’eau. Il est menacé par la surpêche, au point qu’il se trouve sur la liste des espèces vulnérables de l’IUCN.
On rencontre quatre espèces du genre Hypsibarbus au Cambodge : H. lagleri (ឆ្ពិនធំ, « grand chhpin »), donc, ainsi que H. malcolmi (ឆ្ពិនមូល, « chhpin rond »), H. vernayi (ឆ្ពិនក្រហម, « chhpin rouge ») et H. wetmorei (ឆ្ពិនមាស, « chhpin doré »). (Un article en khmer sur le site d’information Thmeythemey présente succinctement ces différentes espèces.)
Il est vendu frais sur les marchés. Il est généralement consommé grillé. Le Premier Ministre Hun Sen en serait grand amateur. Pour le préparer, on pratique sur sa chair de nombreuses entailles. On le frotte ensuite avec un peu de sel et, éventuellement, du bouillon de volaille en poudre, on le laisse reposer quelques minutes, et on le met enfin à griller doucement.
La chair de ce poisson est d’une très grande finesse et elle est délicieuse. Qui plus est, ce poisson comporte peu d’arêtes.
Ci-dessous, un exemplaire frais, et sa version grillée.

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