Tout restaurateur en devenir cherche pour son établissement l’emplacement le plus voyant, le plus passant, le plus à même d’attirer à lui le chaland en grand nombre.
Cependant, que ce soit en Chine ou ailleurs, il n’est pas rare de trouver des restaurants perdus au fond d’une ruelle sombre et difficile d’accès, ou encore en rase campagne, accessible uniquement par des chemins tortueux ne figurant sur aucune carte, même d’état-major. Ces antres se moquent de savoir si leur situation géographique est ou non propice à leur prospérité. Ils veulent croire que seule la qualité des mets qu’ils offrent à leur clientèle suffira à attirer à eux les gourmets les plus avertis et les plus généreux.
En chinois, il existe un dicton pour exprimer le concept : 酒香不怕巷子深 [jiŭ xiāng bùpà xiàngzi shēn] : lorsque le vin est parfumé, peu importe que la ruelle soit profonde.
En effet, lorsqu’une cave où sont conservés des nectars aux senteurs subtiles ouvre ses portes, le doux parfum de l’ambroisie s’échappe et vient titiller les récepteurs olfactifs des plus délicats. L’odeur seule suffit à allécher ceux qui sont sensibles à ces parfums si doux.
Il existe de ce dicton une variante : 酒好不怕巷子深 [jiŭ hǎo bùpà xiàngzi shēn] : lorsque le vin est bon, peu importe que la ruelle soit profonde.
Devraient en prendre de la graine ceux qui attachent plus d’importance aux atours de leur salle ou à l’élégance de leurs plats qu’à ce que l’on met dans les assiettes…
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