Voici un petit billet de plus pour faire mentir ceux qui prétendent qu’il n’existe pas de desserts dans la cuisine cambodgienne.
Comme la saison s’y prête, notre talentueuse cuisinière Saroeung nous a proposé il y a quelques jours un nouveau mode de préparation impliquant la citrouille : la citrouille au flan, en khmer « sâng khya lpov » (សង់ខ្យាល្ពៅ).
Le mot « sâng khya » (សង់ខ្យា) renvoie à une préparation sucrée, composée d’œuf de poule, de sucre, de lait de coco et de fécule de pomme de terre. Cette préparation, cuite à la vapeur, prend une consistance gélifiée (grâce à la fécule de pomme de terre) identique à celle qui caractérise nos flancs.
Ce « flanc à l’œuf » se décline en deux préparations : un « gâteau au flan » (នំសង់ខ្យា), qui m’est inconnu pour l’instant, et la citrouille au flanc à laquelle je consacre le présent billet.
Pour la préparation de cette citrouille au flanc, on découpe un « chapeau » au sommet de la cucurbitacée, au niveau du pédoncule, assez grand pour laisser passer une cuillère à soupe, dont on se servira pour extraire les graines qui occupent la cavité centrale du fruit.
On mélange ingrédients les ingrédients du flan, et on verse le liquide ainsi obtenu dans la cavité libérée à l’étape précédente. Attention de ne pas trop remplir la cavité, car le flan contenu à l’intérieur, gagnant en volume en cours de cuisson, risque sinon de déborder, comme dans notre photo ci-dessous. On referme l’ouverture avec le « chapeau » découpé à la phase.
Il suffit ensuite de faire cuire l’ensemble à la vapeur, à petit feu, pendant une heure.
Le produit obtenu au final est le suivant :
Une fois la citrouille cuite, on la laisse refroidir quelque peu avant de la découper en quartiers, comme un gâteau rond (la longue durée de cuisson permet de faire perdre toute résistance à la peau de la citrouille, qui se laisse découper sans efforts). On a ainsi de belles « tranches », avec au centre le flan blanchâtre et translucide, lové au creux de la chair orangée de la citrouille. On déguste ensemble flan et chair. Si vous n’avez pas tout consommé, ce qui reste pourra être placé au réfrigérateur pour être consommé glacé ultérieurement.
On préfère en général choisir pour ce plat sucré des citrouilles de taille modeste, qui permettent d’avoir l’équilibre parfait entre flan et chair du fruit.
-
Rejoignez les 324 autres abonnés
Articles les plus consultés
-
Articles récents
Archives
Catégories
Méta
Statistiques
- 894 895 visites
Commentaires récents
-
J’adore ce dessert ! Avec du durian en plus, c’est une tuerie ❤
*Un jour, j'en ferai moi-même !!*
Avec du durion, je ne connais pas, mais je vais me renseigner, bien sûr 😀
C’est peut-être juste une bizarrerie familiale, cette version au durian ^^
Bonjour Pascal,
je reviens juste de Thaïlande, j’ai vu ce dessert absolument partout ! La garniture était plus jaune par là-bas – je suppose qu’elle était à base de fécule de maïs et non de pomme de terre. Très bon, et moins sucré que les autres desserts thaïlandais qui sont un excellent moyen de capitaliser pour son diabète.
Bonjour Cami,
Je ne connais pas assez bien la Thaïlande. J’y vais toujours en coup de vent…
Mais ce que vous me dites ne m’étonne pas. Il y a beaucoup, beaucoup de mets qui sont communs à la Thaïlande et au Cambodge. Le fameux « plat national » cambodgien, l’amok, on le retrouve en Thaïlande. Même l’orthographe du mot en khmer suggère qu’il s’agit d’un plat d’origine thaïe.
Cependant, il y a une énorme différence (goût et mode de préparation) entre l’amok thaï et l’amok cambodgien !
Ah ça je connais! Il y en a plein à Bangkok. Autant dire que la différence de saveur entre la citrouille et le lait de coco est plutôt pas mal.
On a beau dire que la Thaïlande n’est pas super en matière de dessert (ce qui est vrai si on parle pâtisserie), par contre ils se rattrapent avec ce genre de recette.
Merci pour le partage.
Amicalement,
Kevin
Bonjour Kevin,
Vous êtes la deuxième personne à me signaler la présence de ce dessert en Thaïlande.
Je n’ai jamais mangé ce flan en Thaïlande, mais c’est très certainement parce que je connais pas assez bien ce pays et sa cuisine. Il va falloir que je fasse des efforts 😀
Je ne suis pas d’accord pour les désserts thaïs. Avez vous déjà mangé les désserts en forme de fleurs ou de cheveux d’anges composés uniquement de jaunes d’oeuf+sucre cuits dans du sirop sucré chaud? Eh bien ce n’est pas bon pour le cholestérol mais c’est une tuerie. Cela dit, j’ai mangé aussi ce déssert en forme de cheveux d’ange à Lisbone.Alors ce déssert est-il thaï ou portugais? Ah! Ah!
PS: je veux dire que j’ai mangé ce dessert dans une grande patisserie portugaise à la classe égale à celle de Le Nôtre à Lisbonne
Ping : Friandises : Trois gâteaux khméro-thaïs | Sinogastronomie
Moi je pense plutôt que la citrouille au flan est une spécialité khmère(cambogienne) depuis de nombreuses générations. Quand au amok, je suis bien d’accord avec Pascalkh, il y a une énorme différence entre le amok khmère et le amok thaï. La différence entre la cuine thaï et la cuisine khmère est la présence « obligatoire » du piment dans la cuisine thaï et optionnelle dans la cuisine khmère; sauf les desserts, trouvez moi un plat en Thaïlande sans piment du tout. On trouve un autre dessert khmère aussi en Malaysie, c’est le riz gluant blanc avec une espèce de potage sucrée au durian et au lait de coco.