Parmi les petits plats venus compléter des plats plus consistants fréquemment servis dans les restaurants traditionnels de Taïwan, on trouve un plat composé de ce que l’on pourrait traduire en toute simplicité par « poulet végétarien » : le [sùjī] (素雞 ; 素, prononcé [sù], signifie « végétarien », 雞 [jī] signifie « gallinacée »). Attention : on ne parle pas ici de volaille qui aurait été privée d’aliments carnés, mais d’un aliment dans la composition duquel n’entre aucune protéine d’origine animale, et qui a (vaguement, à mon humble avis) le goût du poulet.
Il s’agit d’un aliment fabriqué à partir de « peau de tofu » (豆腐皮 [dòufǔpí]), la croûte plus ou moins épaisse, durcie par le séchage, du fromage de soja. Les feuilles de peau de tofu sont enroulées serrées pour constituer des cylindres denses. Les cylindres sont enveloppés dans un tissu, attachés, et longuement cuits à l’eau. On obtient au final des cylindres compacts de couleur brune-jaunâtre, qui laissent entrevoir les enroulements de la feuille de peau de soja. Ces cylindres sont ensuite coupés en rondelles de cinq millimètres à un centimètre d’épaisseur environ, et assaisonnés de diverses façons.
Dans le cas du poulet végétarien qui a accompagné nos bols de gros wontons de Wenzhou, l’assaisonnement consistait en huile de sésame, quelques parcelles de piment rouge ciselé (dont le but était plus d’apporter un peu de couleur que du piquant) et quelques feuilles de coriandre. Le plat se mange froid.
L’ingrédient poulet végétarien peut entrer dans la composition de divers plats (Émilie aime parfois ajouter quelques morceaux de cet ingrédient à son porc en sauce rouge), mais je préfère pour ma part la version intégrale, sans fioritures. Ce poulet végétarien en salade est frais, sa texture est à la fois tendre et croquante et, en plus, ce sous-produit du soja contient est riche en éléments permettant de lutter contre l’artériosclérose et autres affections cardiaques.
Voici la photo de l’objet du délit, prise le 8 août 2013 à Taipei :
-
Rejoignez les 324 autres abonnés
Articles les plus consultés
-
Articles récents
Archives
Catégories
Méta
Statistiques
- 888 315 visites
Commentaires récents
-
Pour une végétalienne, voilà une découverte bien intéressante ! Merci !
Il existe une tradition végétarienne en Chine qui est assez florissante. Il y a pas mal de plats disponibles, et je ne rechigne jamais à manger des plats végétariens.
Les Bouddhiste les plus rigoureux s’abstiennent non seulement de toute protéine animale, mais aussi de tout ingrédient « excitant » tel que : piment, ail, oignon, échalote, etc. Pour moi, c’est tout de même un peu dur 🙂
Ma grand-mère en fait, mais le sien a plutôt une forme de saucisson. Même si je ne suis pas végétarienne, j’adore ça. Je le mange nature, juste tranché, et quand je commence, j’ai du mal à m’arrêter…
Mais est-ce typiquement taïwanais ?
Désolé pour ma réponse tardive ! J’était en Chine, et ne pouvait pas accéder à mes blogs 😦
Le « suji » n’est pas spécifiquement taïwanais. Il s’agit d’un produit à base de soja que l’on trouve un peu partout en Chine. Ce qui est spécifique, c’est la façon dont les Taïwanais accommodent le « suji ».
Mon épouse (qui n’est pas taïwanaise), par exemple, ajoute du suji au porc en sauce rouge (红烧肉), mais jamais elle n’avait goûté à la version « salade » que l’on trouve à Taiwan.